Takana Zionopère un « virage jamaïcain » pour le plus grand bonheur des amateurs
de Reggae. Enregistré chez Harry J., certainement le meilleur studio
d’enregistrement live à Kingston, cet opus véhicule une vibes
particulière, accentuée par la présence de musiciens légendaires:
Sly Dunbar,
Dalton Brownie ou encore Robbie Lyn. La Jamaïque réussit bien à Takana
qui ne renie pas ses origines guinéennes pour autant ; sa voix aigüe
teintée de vibratos rappelle l’Afrique à chaque morceau et l’artiste
continue d’utiliser son dialecte natal, le malinké, notamment sur
l’excellent « M’Bifé », en hommage au berceau de l’humanité. En
revanche, quid du français. Des textes principalement en anglais,
révélant sûrement une volonté de se tourner vers un public plus
international. Le titre de l’album en dit long sur l’ensemble des
textes qui le composent : le jeune guinéen réaffirme plus que jamais sa
foi en Rastafari sur des morceaux tels que « Give Thanks to Jah », le
terrible « Khoule » ou « Rasta Government », où il plaide pour une
nation qui réhabiliterait la fraternité et la liberté d’expression. La
très bonne combinaison avec
Capletonva dans le même sens : un hommage aux grandes figures du mouvement
rasta. Sur ce véritable hit new-roots, Takana n’hésite pas à pousser se
voix dans les graves, il gonfle ses poumons et y jette toute ses forces
pour se mettre au niveau de King Shango. Entre deux perles roots, il
ose le crossover funk avec « My Music » qui séduira facilement le grand
public. Takana nous offre ici l’album le plus abouti de sa
discographie, privilégiant le new-roots, un style qui lui va décidément
très bien. On peut tout de même regretter l’absence totale de dancehall
(où Takana excelle pourtant) et la courte durée de l’opus (seulement 10
titres). Mais la qualité indéniable des 10 titres en question nous
console très très vite...
Tracklist:
01. Give Thanks To Jah
02. Stolen Family
03. Glory Feat.
Capleton04. My Music
05. Rasta Government
06. Love Fire
07. Rise Up
08. Khoule
09. M’Bife
10. Three Six Clash