Entretien avec Tony Parker Mercredi 18 mai 2011 - 19:38
Tony
Parker, le meneur de l'équipe de France, a passé en revue mercredi,
lors d'une conférence de presse à Paris, l'avenir des San Antonio
Spurs, les ambitions de la France à l'Euro-2011, son rôle à
Villeurbanne, et l'émergence de Joakim Noah. Q: Avez-vous digéré l'élimination au 1er tour des play-offs avec les Spurs face à Memphis?
R:
"On a fait une grosse saison (régulière), alors perdre au premier tour
c'est difficile. Il y a de la frustration aussi parce qu'on est tombé
sur un +match-up+ difficile pour nous. On s'est fait dominer à
l'intérieur."
Q: En début de saison, vous aviez dit que ce serait la dernière chance des Spurs...
R:
"Ca va être dur maintenant de renouveler l'équipe. On aura toujours une
équipe performante, mais je ne pense pas qu'on pourra jouer le titre.
Il faut être réaliste."
Q: N'a-t-il pas été difficile de renouveler votre contrat, sachant que les Spurs auraient du mal à jouer le titre à l'avenir?
R:
"Tu as beaucoup d'argent sur la table pour quatre ans et il te reste un
an de contrat. C'était un gros risque pour moi de ne pas signer et
d'attendre un an. C'était une décision logique de signer et d'assurer
mon avenir."
Q: Vous êtes le joueur ayant la plus grosse valeur marchande pour les Spurs...
R:
"S'il y a un joueur qu'ils peuvent échanger, c'est clair que c'est moi.
Pop (Gregg Popovich, l'entraîneur) m'a dit que je n'irai nulle part.
Après je sais que la
NBA c'est un business et qu'il faut être prêt à tout."
Q: Un lock-out cet été semble inévitable. Cela pourrait-il vous empêcher de disputer l'Euro?
R:
"Qu'il y ait lock-out ou pas, je jouerai en équipe de France. Je l'ai
dit à Pop, aux Spurs. Donc pour ça il n'y a pas de débat."
Q: En cas de lock-out pourriez-vous débuter la saison prochaine en France?
R:
"Je me prépare à tout. Si on va en lock-out je resterai en France et
pourquoi pas jouer en France. Ca dépend combien il durera. J'en ai déjà
parlé avec mon agent. Je lui ai dit que s'il y avait un long lock-out
de commencer à me trouver un appart, commencer à me préparer pour
rester en France. Je suis sérieux."
Q: Vous pensez évidemment à Villeurbanne, dont vous êtes le vice-président?
R: "Ouais. (Sur le ton de la plaisanterie) Je n'irai pas jouer à Bordeaux avec Boris (Diaw, qui envisage de revenir jouer aux
JSA Bordeaux,
club dont il est le président). Je n'irai pas en Espagne, pas en
Russie. Si je joue ce sera en France. Autant en profiter, rester ici.
Comme ça, mes amis peuvent me voir jouer, ça peut être sympa."
Q: Concernant l'Asvel, vous semblez décidé à y prendre encore plus de responsabilités...
R:
"Les deux premières années, j'étais là pour apprendre, pour regarder.
Mais à partir de l'année prochaine, c'est clair que j'aurai plus
d'emprise. Je me sens prêt à prendre les décisions."
Q: L'Euro n'est-il pas un peu la dernière chance de l'équipe de France?
R:
"Je ne parlerai pas de dernière chance. J'espère juste que la roue va
tourner. Ca fait plusieurs années qu'on a une équipe performante et on
n'arrive pas à avoir de gros résultats. J'espère que ça va changer et
qu'avec la venue de Joakim (Noah) on aura cette présence à l'intérieur
qui permet de faire la différence."
Q: Que pensez-vous justement de son émergence?
R:
"C'est une très bonne chose. Joakim est l'autre star (avec Derrick
Rose) de Chicago, parce que c'est lui qui amène l'énergie, qui peut
changer un match par sa défense et ses rebonds. Je ne serais pas étonné
que l'an prochain, ou dans les années à venir, il soit all-star."
Q: Quel sera l'objectif pour la France à l'Euro?
R:
"Il n'y a pas d'autre objectif que de gagner. Seules les deux premières
places sont (directement) qualificatives (pour les JO). Après c'est
important de terminer dans les six premiers pour participer au